En cette période électorale, les actualités du monde n'existent plus. Pourtant on continue de mourir pour rien aux quatre coins du monde. Tous les jours amènent son lot d'attentats et autres exactions meurtrières en Irak. 30 morts, 50 morts, 10 morts, s'étalent dans les pages internationales de nos journaux et on n'y fait même plus attention, moi la première.Le récit est répétitif, devient donc banal. Non, la guerre n'est pas comme un jeu vidéo. Non, la guerre ce n'est pas ce qu'on montre à la télévision. Nous ne pouvons pas accepter que l'on fasse la guerre pour relancer une économie, pour enrichir les consortiums pétroliers, pour asseoir une autorité et agrandir une influence dans une région du monde et pour des idéaux religieux. La guerre, c'est ça :
Contrairement aux chiffres des « boys tués au combat » -du 20 mars 2003 au 11 février 2007, les Etats-Unis ont perdu 3 087 militaires en Irak-, l’américain moyen n'a aucune idée du nombre d’Irakiens tués lors de l’offensive décidée par son gouvernement. Selon un sondage réalisé en février 2007 par Associated Press, les Américains pensent qu’en moyenne la guerre a coûté la vie à 9.890 Irakiens. Ce qui ne représente qu’un cinquième des chiffres les plus prudents avancés dans ce domaine. Selon le « Rapport Hamilton-Baker » publié le 7 décembre 2006, pourtant, 3.000 civils irakiens meurent chaque mois.
Se basant sur la compilation de données collectées à partir des informations du gouvernement irakien et de l’Institut médico-légal de Bagdad, la MANUI (Mission d’Assistance des Nations Unies en Irak) affirme que plus de 34.000 civils ont été tués et 36.000 blessés dans les violences en Irak en 2006. Durant cette année donc, 94 civils auraient été tués, en moyenne, chaque jour, en Irak.
Le rapport insiste également sur les attaques incessantes visant les membres des forces de sécurité. Le 24 décembre 2006, le ministère irakien de l’Intérieur indiquait que 12.000 policiers avaient été tués depuis 2003, ce qui représente une moyenne de 10 policiers tués chaque jour.
Enfin, le rapport de la MANUI estime que plus de 30.000 personnes sont détenues par les autorités irakiennes, dont plus de 14.000 par la Force multinationale, sans avoir été jugées ni mises en accusation.
Ainsi, au 16 mars 2007, l’Iraq Body Count estimait qu’entre 58.908 et 64.729 civils irakiens étaient morts depuis l’offensive américaine de 2003.
Plus alarmant encore, une étude menée par la John Hopkins Bloomberg Scholl of Public Health de Baltimore et l’Ecole de médecine de l’université de Bagdad, publiée par The Lancet en octobre 2006, évalue à 655.000 le nombre de civils irakiens tués de mars 2003 à juillet 2006.
Selon les estimations du Haut commissariat aux réfugiés (HRC) des Nations unies, au rythme actuel de 40.000 à 50.000 par mois, environ 2,3 millions d’Irakiens pourraient être déplacés d’ici à la fin 2007. Par ailleurs, environ 1,8 million de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de l’Irak.
Sur 26 millions d’Irakiens, ce sont en effet 3,5 à 4 millions qui auraient fui leur domicile à cause des violences et des persécutions, soit quelque 15% de la population.
Sommes nous vraiment tous des américains, comme l'affirmait un éditorialiste après les attentats du 11 septembre?
Monsieur Sarkozy nous l'a confirmé hier sur les ondes de France Inter, il est "atlantiste", rompant complètement avec celui dont il se plaît à se réclamer, le Général de Gaulle.
Comme Monsieur Bush, sur le plan international, tout comme Monsieur Sarkozy au niveau national, divise le monde en deux catégories suivant le puissant adage "ceux qui ne sont pas pour moi sont contre moi", il est rassurant de penser que nous risquons de devenir les porteurs d'eau, les toutous des Etats-Unis, avec les conséquences que l'on connaît.
N'en déplaisent à certains, qui critique la guerre en Irak, la politique des Etats-Unis n'est pas automatiquement un défenseur des dictateurs, ni un intégriste musulman.