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lundi 11 août 2008

Zoreil déor

De nouveau, comme seule solution à tous les problèmes de chômage, les problèmes économiques, on remet la question de la préférence régionale, locale au coeur du débat.
Je comprends et soutiens les dénonciations lorsque les entreprises réunionnaises préfèrent faire venir des zoreils avant même de recruter localement.
Je comprends et soutiens que les mairies privilègient l'embauche, à compétence égale, de leurs administrés.
Je comprends qu'à compétence égale on ait tendance à privilégier un créole.
Mais là où je m'insurge c'est lorsque l'on rejette toute embauche de zoreil, avant même de connaître ses compétences, avant même d'essayer de savoir si ils sont établis à la Réunion depuis des années, une vie construite, des enfants nés sur le sol, qu'ils payent leurs impôts locaux (impôts acceptés sans distinction par la collectivité), qui consomment, dépensent leur argent, font fonctionner l'économie réunionnaise, qui elle non plus, ne crache pas sur cet argent.

Ces mêmes qui vocifèrent avec la préférence locale en bandoulière, sont les mêmes qui montent au créneau à l'annonce d'un fait similaire en métropole.
Et qui crient au racisme.
Pour le coup, je vous renvoie le compliment.
Dans les faits, si le zoreil ne peut plus prétendre à un travail, on arrive au "zoreil déor" et si on pousse quelque peu à "lindépendans"!

Je suis zoreil,
installée depuis 13 ans à la Réunion,
une enfant née à St Denis,
je travaille dans la santé depuis le premier jour où j'ai posé le pied à Gillot,
j'ai défendu les couleurs de la Réunion, gagner des médailles,
suis-je plus capable? Non
suis-je moins capable de m'occuper de créole, comme de zoreils, comme d'étrangers? je ne crois pas.
Depuis quelques mois je suis élue,
au service de toute la population.
Le zoreil est un électeur comme les autres...une personne=un vote,
N'ai-je été qu'un peu de blanc sur la photo de famille pour amener quelques voix?

Aujourd'hui, je me sens trahie.

dimanche 10 août 2008

Le tourbillon de la vie

Comme un appel d'air, vers l'avant, croit-on;
ma peur du vide s'accroît avec les années, et l'expérience peut-être;
ne pas perdre pied, être grisée par le minuscule pouvoir déposé au creux de mes mains.

Lorsque je sonde mes craintes, que je déroule le fil sinueux de mes affects, voilà ce qui me taraude.

Garder la conscience, ne pas me fourvoyer, me perdre tout en se gardant de la fébrilité.
Même si le pouvoir que l'on m'a confié est infime, les possibilités de se noyer dedans sont fortes.

Le statut d'élu, pour peu que l'on ait un embryon de vie intérieure et une conscience en éveil, amène très rapidement à se poser la question du pouvoir, de ses abus, et des responsabilités qu'il incombe.

Comme dirait Jeanne Moreau:

Elle avait des yeux, des yeux d'opale
Qui m'fascinaient, qui m'fascinaient,
Y avait l'ovale d'son visage pâle
De femme fatale qui m'fut fatal